Le Journal de George Fox - 1673 - 1677 - En Hollande et de Retour <page 1 >CHAPITRE XXII Emprisonnement à Worcester et retour à Swarthmore 1673-1675 Entre cela et la Foire ma femme est venue du nord à Bristol avec son gendre Thomas Lower et deux de ses filles. Son autre gendre, John Rouse, William Penn et sa femme et Gerard Roberts sont venus de Londres, (et beaucoup d'Amis de plusieurs parties de la nation à la foire) et nous avons eu des réunions puissantes et glorieuses, car l'infinie puissance du Seigneur et sa vie était sur l'ensemble. À la lumière des ouvertures fraîches, j'ai été amené à parler des trois actifs et trois enseignants :
Après avoir terminé mon service pour le Seigneur dans cette ville, je suis parti dans le Gloucestershire, où nous avons eu de nombreuses réunions importantes et précieuses ; et l'éternelle puissance du Seigneur coulait sur l'ensemble. De Gloucestershire, je suis passé dans le Wiltshire, où nous avons aussi beaucoup de réunions béni. À Slattenford, dans le Wiltshire, nous avons eu une très bonne réunion, même si , nous avons rencontré beaucoup d'opposition de la part de certains, qui s'étaient eux-mêmes montés contre les réunions des femmes, que j'ai été amené par le Seigneur à recommander aux amis, au profit de l'église du Christ. « Afin que les femmes fidèles, appelée à la croyance de la vérité, soit faites participantes de la même foi précieux , et héritières de l'Évangile éternel même de la vie et du Salut comme le sont les hommes, afin qu'ils puissent de la même manière venir dans la possession et la pratique de l'ordre de l'Évangile. Là, ils peuvent être des compagnes aide pour les hommes dans la restauration, au service de la vérité et dans les affaires de l'église, alors qu'elles sont extérieurement dans les choses civiles ou temporelles. Afin que toute la famille de Dieu, les femmes aussi bien que les hommes, puissent connaître, posséder, exécuter et s'acquitter de leurs bureaux et services dans la maison de Dieu. De cette manière les pauvres pourraient avoir de meilleur soins; le jeune pourrait être instruit, informé et enseigné dans la voie de Dieu ; le lâche et désordonné réprimandés et admonesté dans la crainte de l'Éternel ; la clarté des personnes proposant le mariage, plus étroitement et strictement enquis dans la sagesse de Dieu ; et tous les membres du corps spirituel de l'église pourrait veiller et être utiles les uns pour les autres dans l'amour. » Après que ces opposants eurent couru dans beaucoup de contentions et de querelles, la puissance du Seigneur a frappé l'un du principal d'entre eux, Nathan Coleman, de sorte que son esprit a coulé, et il en est venu à être sensible au mal qu'il avait fait, en s'opposant à la puissance céleste de Dieu. Il a avoué son erreur devant les amis et plus tard il a écrit un papier de condamnation, dans lequel il déclarait, « qu'il s'opposait obstinément (bien que je l'avertis souvent de prendre garde), jusqu'à ce que le feu de l'Éternel ait brûlé en lui, et il a vu l'ange de l'Éternel avec son épée à la main, prêt à le retrancher. » Je leur ai dit que lui-même et les autres étaient seulement des aînés dans la chute, en gouvernant sur leurs épouses dans la chute, mais ils ne doivent pas régner sur les épouses des autres hommes, jeunes femmes non mariées et des veuves. Je lui ai montré que Dorcas était un disciple et Apôtre et qu'elle commanda que les aînées soient enseignants de bonnes choses pour les jeunes femmes. Bien que l'Apôtre avait dit : « je ne permet pas à une femme d'enseigner ou d'usurper l'autorité de l'homme comme le dit aussi la Loi, car Ève a été la première à transgresser, » et ces enseignements comme Ève enseignant à son mari usurpa l'autorité de l'homme, ce qui est interdit ; mais, l'Apôtre dit également que filles et les servantes doivent prophétiser, ce qu'elles firent, aussi bien les temps de la Loi que de l'Évangile. L'homme et la femme étaient des compagnons d'aide avant qu'ils soient tombés de l'image de Dieu, avec droiture et sainteté, et aussi ils doivent être à nouveau des compagnons d'aide par le biais de la restauration de l'homme et la femme par Jésus Christ. J'ai dit que son règne sur sa femme et ses anciens était encore dans la chute, car il était encore dans la transgression ; et il n'était pas un ancien de l'image de Dieu, ou sa droiture et sainteté comme était avant la transgression ; mais que lorsqu'un homme et une femme ont été remis à l'image de Dieu, ils sont à nouveau aide compagnons du Dominion de tout ce que Dieu avaient faite.} En dépit de l'opposition, qui a été faite lors de la réunion, ce fut une réunion très bonne et très utile ; Car il y avait une occasion de répondre à leurs objections et arguments et à ouvrir les services des femmes dans et pour l'église. Lors de cette réunion, les réunions des femmes pour ce comté ont été instituées dans la puissance bénie de Dieu. Après cela, je suis allé Marlborough et avons eu une réunion là, à laquelle certains des magistrats sont venus et ils furent civils et modérée. Puis, passant à Bartholomew Maylin, j'ai eu une réunion très précieuse là. De là, je suis allé un peu au-delà de Ore, où nous avons eu une réunion très importante et bénie, comme nous avons eu aussi peu de temps après à la frontière du Hampshire. Puis tournant vers Oxfordshire, nous avons visité des Amis ; ensuite à Reading où nous avons eu une réunion importante. De là nous sommes passés dans le Buckinghamshire, où nous avons eu plusieurs rencontres précieuses dans ce comté. Après quoi, nous avons visité les Amis jusqu'à ce que nous sommes arrivés à Kingston-upon-Thames, où ma femme et sa fille Rachel m'ont rencontré. Je ne suis pas resté longtemps à Kingston, mais je suis allé à Londres où j'ai trouvé les baptistes et les Sociniens, avec quelques vieux apostats, qui étaient devenus très rude et qui avaient publié de nombreux livres contre nous ; donc, j'ai eu un grand travail dans la puissance du Seigneur, avant que je puisse quitter cette ville. Mais béni soit le Seigneur, sa puissance est venue sur eux, et nous avons répondu à tous leurs méchants, scandaleux livres de mensonge. J'ai fait un court voyage dans certaines parties de l'Essex et du Middlesex, visiter à des Amis à leurs réunions et leurs enfants dans les écoles et suis revenu ensuite à Londres. Après quelques service là parmi les Amis, je suis allé à Kingston et de là chez Stephen Smith dans le Surrey, où il y avait une très grande réunion, plusieurs centaines de personnes y étaient . Je suis resté dans ces régions, jusqu'à ce que je me sois acquitté du service que le Seigneur m'avait donné à faire et ensuite je suis retourné par Kingston à Londres où j'ai senti mon esprit être attiré. J'avais entendu dire que beaucoup d'Amis avaient été pris devant les magistrats, et bon nombre étaient emprisonnés, tant à Londres et dans d'autres parties de la nation, pour avoir ouvert leurs vitrines aux jours saints et les jours de jeûne (comme on les appelle) et pour avoir témoigné contre toutes ces observations de jours. Les Amis ne pouvaient pas observer ces jours, sachant qu'étant donné que les vrais chrétiens n'observaient pas les jours saints des Juifs à l'époque des apôtres, ni qu'ils ne pouvaient observer les jours des païens et jours saints des papistes (soi-disant), qui ont été mis en place parmi ceux qui sont appelés chrétiens depuis les jours des apôtres. Car nous avons été rachetés hors des jours par le Christ Jésus et amenés dans le jour qui a surgit d'en haut et sont entrés en lui, qui est le seigneur du Sabbat juif et la substance des signes des Juifs. Après être resté quelque temps à Londres, travaillant pour certains soulagement et soins aux Amis dans ce cas, je suis allé avec ma femme et sa fille Rachel à Hendon, dans le Middlesex et de là, chez William Penn à Rickmansworth, dans le Hertfordshire, où Thomas Lower, qui a épousé une autre des filles de ma femme, est venu le lendemain pour nous accompagner dans notre voyage vers le Nord. Après que nous eûmes visité des Amis là, nous sommes passés chez un Ami près de Aylesbury ; et de là chez Bray Doily à Adderbury, dans l'Oxfordshire, où le premier jour, nous avons eu une grande et précieuse réunion. Puisque la vérité s'est bien répandue et que les Amis dans ces régions ont augmenté en nombre, deux ou trois nouvelles réunions ont été ensuite mises en place dans ce domaine. Dans la nuit alors que j'étais assis au souper, j'ai senti que j'étais emmené en prison ; Encore je n'avait encore rien dit à personne de cela. Mais une fois sorti le lendemain matin, nous avons voyagé dans le Worcestershire et nous nous sommes rendu chez John Halford à Armscot, dans la paroisse de Tredington ; où nous avons eu une réunion très importante et précieuse dans son étable, la présence puissante du Seigneur étant éminemment avec nous et parmi nous. Tout était terminé, la plupart des Amis partis depuis longtemps, comme j'étais assis dans le salon à converser avec des Amis, le juge de paix Henry Parker est venu à la maison et avec lui un prêtre nommé Rowland Hains, de Hunniton, dans le Warwickshire. Ce juge avait appris qu'il y avait eu une réunion par une Amie, qui était l'infirmière de son enfant ; elle avait demandé l'autorisation de sa maîtresse pour venir à la réunion me voir ; la maîtresse en a parlé à son mari ; et son mari et le prêtre complotèrent ensemble pour interrompre la réunion et m'appréhender . Cependant ils s'étaient attardé longtemps au cours du dîner, parce que c'était le jour où son enfant était baptisé par aspersion ; donc ils ne sont pas venus tant que la réunion ne fut pas terminée, et les Amis pour la plupart avaient disparus. Mais même s'il n'y n'avait aucune réunion quand ils sont venus, Henry Parker m'a arrêté, (étant donné que j'étais la personne qu'ils visaient) et Thomas Lower pour m'accompagner ; et bien qu'il n'avait rien pour nous accuser, il nous envoya à la prison de Worcester par une étrange sorte de mittimus ; dont voici une copie ici :
Emprisonné sans espoir d'être relâché avant la Session trimestrielle, j'écrivis à ma femme la lettre suivante :
Après quelque temps de détention, nous jugeâmes convenable d'exposer notre cas devant Lord Windsor, lord lieutenant du Worcestershire et les autres magistrats ; c'est ce que nous fîmes par la lettre suivante :
Mais cette démarche auprès du Lord Windsor ne nous valut pas d'être libérés. Lower, bien qu'il eût reçu des lettres de son frère Dr Lower, qui était l'un des rois physiciens, concernant sa liberté, et une de Henry Savil, (qui était serviteur dans la chambre du roi, à son frère) en appelant au lord Windsor en son nom ; pourtant puisque cela est lié seulement à sa libération et non à la mienne, si grand était son amour à mon égard, qu'il ne cherchait pas sa propre liberté à lui seul, mais garda la lettre sans l'envoyer. Nous restâmes donc prisonniers jusqu'à la prochaine Session trimestrielle. À laquelle plusieurs Amis venus des environs parlèrent de nous aux juges qui répondirent fort honnêtement, assurant que nous serions acquittés, car un grand nombre de juges désapprouvaient, en effet, la sévérité dont Parker avait usé envers nous et n'étaient pas disposés à nous prendre au piège en nous faisant prêter serment. Quelques Amis avaient aussi parlé avec lord Windsor, qui avait également dit qu'ils parleraient équitablement ; de sorte qu'il était d'opinion général que nous devions être disculpés. Nous avons aussi entendu que le Dr Lower avait procuré une lettre du colonel Sands à Londres à certains juges en notre faveur. Certains des juges avaient aussi parlés à des Amis pour nous aviser, qu'il nous faudrait parler un peu en court, par crainte de nous voir provoquer quelqu'un sur le banc, de sorte qu'ils autorisent notre libération. Quand Parker eut terminé son discours, les juges s'adressèrent à nous, commençant par Thomas Lower qu'ils interrogèrent sur les motifs qui l'avaient amené dans ce pays ; à quoi il répondit d'une façon très complète. Parfois je met en un mot tandis qu'ils l'examinaient, et puis ils m'ont dit, « qu'ils lui faisaient passer un examen, quand ils arrivèrent à mon tour, j'aurais dû avoir la liberté de parler, car ils ne voulaient pas m'en empêcher ; mais j'aurais dû avoir tous mon temps, et ils ne voulurent pas nous piéger ». Quand ils eurent terminés avec Lui, Ils me demandèrent un compte rendu de mon voyage, que je leur donnai, comme je l'ai mentionné avant, mais plus largement. Et aussi où, le juge Parker, pour aggraver le cas, avait fait un grand tumulte au sujet « il y avait à la maison, lorsque l'on m'a arrêté, des gens qui étaient de Londres, quelques uns venus du nord, quelques uns de Cornwall, et quelques uns de Bristol ». Je lui ai dit, « Qu'ils étaient en quelque sorte tous d'une même famille. Car personne autre que moi était venu de Londres ; aucun venu du nord sauf ma femme et sa fille ; personne venu de Cornwall sauf mon gendre Thomas Lower ; ni aucun de Bristol à l'exception d'un Ami, un marchant qui était là. Il nous avait rencontré accidentellement, et fut en mesure d'assister ma femme et sa fille pour leur voyage de retour à la maison, lorsqu'en raison de notre emprisonnement elles furent privées de notre compagnie et de notre support. » Quand j'eus parlé, le Président, dont le nom était Simpson, un vieux Presbytérien, dit, « Votre compte rendu est très innocent. » Après que le Président et Parker chuchotèrent un moment ensemble, puis le président se leva et dit : « M. Fox, vous êtes un homme célèbre, et tout ce que vous avez dit est peut-être vrai ; mais pour nous le prouver, voulez-vous prêter le serment d'obéissance et de fidélité ? » « Vous avez promis », dis-je, « de ne pas nous tendre de piège, mais ce que vous demandez en est un, puisque vous savez que nous ne pouvons pas prêter serment. » Ils ordonnèrent quand même que l'on donne lecture de la formule de serment. Je répétai la même chose ajoutant que j'avais toujours été fidèle au gouvernement ; que j'avais été jeté dans le donjon de Derby et retenu prisonnier six mois pour avoir refusé de prendre les armes contre le Roi Charles au combat de Worcester ; et que, pour avoir été aux réunions, on m'avait emmené du Leicestershire et traduit devant Olivier Cromwell, m'accusant d'avoir conspiré pour faire monter le Roi Charles sur le trône. Pendant que je parlais, ils criaient : « Donnez-lui le livre » ; et je répondis : « Le livre dit : "Ne jurez pas du tout." » Alors ce furent des hurlements : « Emmenez-le, geôlier » ; et comme je continuais à parler, ils continuaient tous à la fois : « Emmenez-le, geôlier ! Emmenez-le ! Sans cela nous allons avoir une réunion ici ! » Alors le geôlier me tira dehors. Me retournant, j'étendis le bras et leur dis : « Que le Seigneur vous pardonne, vous qui me jetez en prison parce que j'obéis à la doctrine de Christ ». Ainsi il brisèrent évidemment leur promesse dans la face du pays ; car ils avaient promis que j'aurais la liberté de parler librement, mais à présent ils ne voulaient plus me la donner ; et ils avaient promis qu'ils ne me piégeraient pas, pourtant ils m'offrirent de prêter serment dans le but de me piéger. Lorsqu'il entra, il me demanda pour quelle raison j'étais en prison. « Ne sais-tu pas pourquoi ? » dis-je. « N'étais-tu pas sur le banc, quand les Juges Simpson et Parker voulurent me faire prêter serment ? » « N'est-tu pas mêlé à cela ? » Alors il dit, « Il est légale de jurer ; Christ n'avait pas interdit de jurer devant un magistrat ; par contre jurer par le soleil et ainsi de suite. »Je lui ai demandé de prouver cela par les écritures, mais il en était incapable. Alors il amena cette citation de Paul, « Tout m'est permis. » 1 Cor 6:12. « Et si, »dit-il, « tout lui était permis, il lui était donc également permis de jurer ». « Par cet argument », lui dis-je, « tu peux également affirmer que l'ivresse, l'adultère, ainsi que toute autres manières de pécher y compris la méchanceté sont également permis, tout autant que de jurer ». « Pourquoi », a dit Dr Crowder, « soutenez-vous que l'adultère est illégale ? » « Oui », lui dis-je, « certainement ». « Pourquoi donc », il a dit, « cela contredit la citation de St Paul ». À tel point que j'ai fait appel aux prisonniers et au geôlier, pour qu'ils puissent entendre ce que le Dr Crowder avait fixé comme doctrine orthodoxe, que l'ivresse, le fait de jurer, l'adultère, et toutes ces choses étaient permises ! Alors il dit, qu'il écrirait cela de sa main, et il prit une plume, mais écrivit quelque chose autre que ce qu'il avait parlé. Puis il se tourna vers Thomas Lower, et lui demanda s'il répondrait ce qu'il avait écrit là ? Thomas s'en chargea. Au moment où il avait menacé Thomas Lower de le poursuivre à la court de l'évêque pour avoir parlé si abusivement, (comme il disait), de lui devant les juges, et Thomas lui dit qu'il pouvait faire comme il lui plairait, car il lui répondrait et amènerait ses paroissiens à l'évidence contre lui ; Dr Crowder très irrité s'en alla, grognant en lui-même tout en s'en allant. Quelque jours après Thomas Lower lui envoya une réponse sur ce même papier sur lequel il avait écrit ; cette réponse lui fût apporté par un Ami de Worcester, il lut la lettre et dit qu'il y répondrait ; mais jamais il n'a répondu, bien qu'il envoya souvent un message disant qu'il le ferait.
Peu de temps après le jugement, comme une nouvelle session se préparait, on envoya à Worcester un habeas corpus ordonnant au shérif de me faire comparaître devant le Tribunal du Roi. Sur quoi, le sous shérif ayant chargé Thomas Lower de me conduire à Londres, nous partîmes le 29 du Onzième mois et arrivâmes à Londres le 2e jour du Douzième mois, par des chemins que la pluie avait détrempés. Le jour suivant, une notice fut donnée disant que j'était amené, et le shérif reçut l'ordre de m'amener au Tribunal. J’y suis allé en conséquence et est apparu à la Cour devant le juge Wild ; et les avocats et lui étaient assez juste, de sorte que j'ai eu le temps de parler, d'établir clairement mon innocence et de montrer mon emprisonnement injustifié. Après que le retour du bref fut conclut, On m'ordonna à nouveau de comparaître au tribunal le jour suivant ; l'ordre de la court étant comme suit :
Je me promenais le lendemain matin dans le hall jusqu'à l'arrivée du shérif (car il avait assez de confiance en moi pour me laisser aller où je voulais) ; il était de bonne heure, nous entrâmes dans la Cour Royale attendant, au milieu des magistrats, l'arrivée des juges. Quand ils firent leur entrée, le shérif enleva mon chapeau ; au bout d'un moment, je fus appelé. La présence du Seigneur était avec moi, et je sentais Sa puissance sur nous tous. Je me tins debout pour entendre le procureur du Roi, un nommé Jones ; il parla visiblement en ma faveur, ainsi qu'un autre conseiller qui lui succéda ; les juges, au nombre de trois, firent tous preuve de beaucoup de modération et ne portèrent sur moi aucune appréciation fâcheuse. Je me tenais tranquille dans la puissance et l'esprit du Seigneur, voyant qu'Il était à l'oeuvre.... Ayant obtenu ensuite la permission de parler, je racontai ce qui avait motivé notre voyage, comment nous avions été arrêtés et emprisonnés, comment notre captivité avait duré jusqu'à la Session suivante ; je rendis compte brièvement de ce qui s'y était passé ; je dis que j'avais prié les juges de me permettre de faire ou de signer une déclaration à la place du serment d'obéissance et de fidélité. Quand j'eus fini, le président dit que je ressortissais maintenant de la Cour du Roi et que je ne dépendais plus du shérif de Worcester. Il ajouta qu'il examinerait l'affaire de plus près, et que, si l'on trouvait quelque erreur dans le compte rendu du procès ou quelque vice de forme, je serais remis en liberté. On me confia au gardien de la Cour qui me permit d'aller dans la maison d'un Ami où je pris logement et il me donna rendez-vous pour le lendemain chez Edward Mann, Bishopsgate Street. Mais, après mon départ, le juge Parker ou quelque autre de mes adversaires fit pression sur la Cour pour que je fusse renvoyé à Worcester. On convoqua alors une nouvelle séance et ils nommèrent quatre conseillers pour plaider contre moi. George Stroude, un autre conseiller, me défendait, et il fit son plaidoyer avant que je ne comparusse pas devant la Cour ; mais les autres ripostèrent et obtinrent des juges qu'ils me condamnent à comparaître à la session de Worcester. Ils ajoutèrent seulement que je pouvais m'engager sous caution à me présenter à la dite session et à me bien conduire en attendant. Je leur répondis que je ne m'étais jamais mal conduit de ma vie ; mais qu'ils feraient aussi bien, eux les quatre juges, de me tendre ici le piège du serment plutôt que de m'envoyer à Worcester où les juges ne feraient pas autre chose que, sur mon refus, de me condamner ensuite. « Mais, ajoutai-je, si je viole mon Oui ou mon Non, je suis prêt à subir la même peine que ceux qui se parjurent. » Plusieurs pensèrent que ce changement d'attitude des juges provenait des fausses informations que mon adversaire le juge Parker leur avait données ; en effet, pendant le temps qui s'écoula entre ma première comparution et la suivante, il avait fait courir à mon sujet une histoire tout à fait fausse et calomnieuse ; il prétendait que, lorsqu'il m'avait arrêté, beaucoup de personnages importants appartenant à diverses parties du pays se trouvaient avec moi, que nous avions ourdi un complot ou une intrigue, et que Thomas Lower était resté avec moi en prison, longtemps après sa libération, pour travailler à l'exécution de notre plan. Cela avait été raconté dans le Palais de justice, en sorte que, si je n'avais pas été amené à Londres, on m'aurait arrêté à Worcester et Thomas Lower aurait été remis en accusation avec moi. Quoique l'inanité de ces calomnies fût facile à démontrer, à la honte de Parker, les juges ne voulurent pas modifier leur sentence et ils me renvoyèrent à la prison de Worcester ; on m'accorda seulement la faveur de m'y rendre comme il me plairait, en prenant mon temps, pourvu que je comparaisse sans faute devant les Assises, qui devaient commencer le second jour du Second Mois suivant. Je restai donc à Londres jusque vers la fin du Premier Mois, 1674, puis je me mis en route tranquillement (car je n'étais pas en état de supporter un voyage précipité et pénible), et j'arrivai à Worcester le dernier jour du Premier Mois, c'est-à-dire la veille du jour de l'arrivée des juges. Le second jour du Second Mois, je fus amené de la prison à une auberge située près du Palais, afin d'être à portée si on m'appelait. On ne m'appela point ce jour-là ; et le soir je rentrai à la prison en compagnie de Gerrard Roberts de Londres qui était avec moi à ce moment-là, sans aucune autre escorte. Le jour suivant, on me ramena de nouveau à l'auberge et on me confia à la garde d'un petit garçon âgé d'onze ans environ. Je finis par comprendre que le juge Parker et le juge de paix avaient donné l'ordre de ne pas m'inscrire sur le rôle, afin qu'on ne puisse me citer devant le juge. Je priai le fils du juge de faire une démarche auprès de la Cour pour qu'on m'appelât, et je fus conduit au tribunal devant le juge Turner, mon vieil adversaire, qui m'avait autrefois présenté la formule de serment et condamné à Lancaster. Quand le silence fut établi, il me demanda ce que je désirais. Je répondis : « Être mis en liberté, conformément à la justice. » « Vous êtes, dit-il, tenu à prêter serment, voulez-vous le faire ? Laissez-moi d'abord, dis-je, raconter la façon dont j'ai été arrêté et mis en accusation. » Il se taisait et je fis mon récit tout au long, tel qu'il est relaté ici, ajoutant que, depuis mon emprisonnement, on m'avait informé que ma mère qui était une gentille dame âgée, et qui désirait ardemment me voir avant de mourir ; quand elle apprit que j'étais arrêté, cela lui donna un coup au coeur et elle en mourut, comme je l'appris par une lettre d'un docteur de son pays. Elle fut tellement frappée (que je ne puisse aller la voir), qu'elle est morte peu de temps après, ce qui fut pour moi une chose très difficile. J'en eus le coeur profondément labouré, car je l'aimais autant qu'on peut aimer une mère, mais quand mon esprit eut surmonté cette crise, je vis ma mère ressuscitée, et mon père selon la chair m'apparut de la même manière. Quand j'eus fini, il m'invita à prêter serment ; je lui répondis comme toujours que je ne pouvais prêter aucun serment pour raison de conscience. On eut l'impression que le juge avait envie de me mettre en liberté, car il voyait bien qu'il n'y avait aucun motif plausible de me condamner ; mais Parker, qui était l'auteur des poursuites, chercha à l'exciter contre moi en me représentant comme un meneur ayant à sa suite un grand nombre d'hommes et il dit qu'on ne savait pas où tout cela pourrait mener ; beaucoup d'autres méchancetés furent remarquées par les assistants, qui constatèrent aussi que le juge ne lui donnait aucune réponse. Cependant, le juge, voulant dégager sa responsabilité, me renvoya de nouveau à la Session, en priant la Cour d'en finir et de ne plus se laisser importuner par cette affaire. Je demeurai donc prisonnier, en grande partie (semble-t-il), par l'influence du juge Parker, qui se montra en cette affaire aussi faux que haineux, car il avait promis à Richard Cannon de Londres, qui était une connaissance à lui, de me faire libérer et n'en était pas moins le pire ennemi que j'eusse à la Cour, comme plusieurs personnages l'avaient constaté et ne se firent pas faute de le répéter. D'autres juges se montrèrent très bienveillants et me promirent que l'autorisation me serait donnée de la part de la ville de loger jusqu'à la Session dans la maison d'un Ami, par égard pour ma santé ; c'est ce qui eut lieu en effet, et on me témoigna beaucoup de courtoisie et d'égards. Une fois un prêtre non conformiste, accompagné de quelques personne vint discuter avec moi. Il me demanda si j'avais grandi dans la perfection ? Je lui dis, « ce que je suis, je le suis par la Grâce de Dieu ». Il répliqua, « c'était une réponse modeste et civile ». Alors il avança les paroles de Jean, « si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n'est point en nous ». Il me demanda, « ce que j'avais à dire à propos de cela ». Je lui dis tout comme l'Apôtre, « si nous disons que nous n'avons pas péché, nous le faisons menteur, et sa parole n'est point en nous ; lui qui est venu pour détruire le péché, et pour enlève le péché. Ainsi il y a un temps donné aux gens afin qu'ils voient qu'ils ont péché, et il y a un temps pour eux afin qu'ils puissent voir qu'ils ont des péchés ; et un temps leurs est donné pour qu'ils puissent confesser leurs péchés, et de les abandonner, et de reconnaître que le sang de Christ nous purifie de tout péché. » 1 Jean 1:7. Alors le prêtre demanda, « si Adam n'était pas parfait avant la chute ? Et si toutes les oeuvres de Dieu n'étaient pas parfaite ? » Le prêtre dit, « il doit y avoir une perfection tout comme Adam avait, et ainsi qu'une chute » . Mais je lui dit, « il y a une perfection en Christ au dessus d'Adam, et au-delà de la chute ; et cela fût l'oeuvre du ministère de Christ de présenter tout homme parfait en Christ ; pour le perfectionnement de ceux qui ont reçu le don de Christ. Col 1:27. Par conséquent quiconque renie la perfection, renie l'oeuvre du ministère, et les dons que Christ a donné pour le perfectionnement des saints. » Eph 4:11-13. Le prêtre dit, « nous devons toujours lutter ». Je répondis, « c'est une inconfortable et bien triste manière de lutter, quand on croit ne jamais pouvoir vaincre ». Je lui dis également, que Paul, qui s'écria au corps mortel, aussi « remercia Dieu, qui lui donna la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ ». 1 Cor 15:57. Donc il y avait un temps de cris pour vouloir la victoire, et un temps de louange à Dieu pour la victoire. Et Paul dit, « il n'y a aucune condamnation pour ceux qui sont en Christ Jésus ». Le prêtre disait, « Job n'était pas parfait. » Je lui dit, « Dieu a dit que Job était un homme parfait, et qu'il se détournait du mal ; Job 2:3 et le diable fût forcé d'admettre, que "Dieu avait placé une haie autour de lui " ; Job 1:9-10, ce n'était pas une haie extérieur, mais invisible, une puissance céleste. » Le prêtre dit, « Job disait, "il trouve de la folie chez ses anges, et que les cieux n'étaient pas pures à ces yeux." » Je lui dit « que cela était son erreur ; que ce n'était pas Job qui avait dit cela, mais Eliphaz, qui se disputait avec Job.» « Très bien » , dit le prêtre, « mais que dit-tu de cette Écriture ; "l'homme le plus juste pèche sept fois par jours ? " » « Honnêtement », dis-je, « Je dis que cela ne fait pas parti des Écritures » ; et avec cela la bouche du prêtre se ferma. J'eus beaucoup d'autres services avec toutes sortes de gens entre les assises et les sessions.
La prochaine session trimestrielle commença le 29e jour du Second Mois, le président était le Juge Street, juge dans le circuit de Welsh circuit, il dénatura mon cas et moi au comté, en leur disant « que nous avions une réunion à Tredington de toute les parties de la nation, aux terrifiants sujets du Roi, pour lesquels nous avons été envoyés en prison. Et que pour l'épreuve de ma fidélité les serments me furent présentés ; et, ayant eu le temps de considérer cela, si à présent je voulais prêter serment ? » Je désirai avoir la liberté de moi-même parler ; et ayant obtenu la permission, je commençai à me libérer moi-même de ces faussetés dont il nous avait accusé mes Amis et moi ; déclarant, « que nous ne tenions pas de telle réunion dans toutes les parties de la nation comme il l'avait présenté ; mais que (à l'exception de ces Amis de la maison d'où nous sommes venus, et qui sont venus avec nous afin de nous guider là, et un Ami de Bristol, qui est venu accidentellement, ou plutôt providentiellement, pour accompagner ma femme sur le chemin de la maison, par la suite nous avons été arrêtés) ceux qui étaient avec moi faisaient, en un sens, partie de ma famille, étant ma femme, sa fille, et son gendre. Et nous ne nous sommes pas rencontré en aucune manière que ce soit qui aurait pu occasionner de la terreur à l'un des sujets du Roi ; car nous nous rencontrons paisiblement et tranquillement sans arme ; et je ne crois pas qu'il pourrait y avoir quelqu'un qui dirait qu'il a été terrifié dans l'une de nos réunions. » D'ailleurs, je leur ai dit que nous étions seulement sur notre voyage de retour, les circonstances que je relate comme je l'ai déjà fait. Pour ce qui est des serments, j'ai montré pourquoi je ne pouvait pas les prendre, (depuis que Christ a interdit tout serment), et ce que je pourrait dire ou signer à la place de cela, comme je l'ai déjà fait. Pourtant ils m'ont amené les serments pour me les lire, et m'ont par la suite lu un acte d'accusation, dont ils avaient rédigé en préparation, et aussi un jury qui était prêt. Quand on eut donné lecture de l'acte d'accusation, le juge me demanda si j'étais coupable. Je répondis : « Non, car c'est un tissu de mensonges ». Ce que je démontrai et prouvai en citant plusieurs exemples précis ; je lui demandai s'il ne s'avait pas en conscience que c'étaient des mensonges. Il me répondit : « C'est une question de forme. » Je répondis : « Cette forme n'est pas vraie. » « Enfin, répéta-t-il, êtes-vous coupable ?» « Non, dis-je, je ne suis coupable, ni pour le fond, ni pour la forme ; je suis contre le Pape et le Papisme, je suis prêt à le déclarer et à mettre ma main au feu à ce sujet. Le juge alors signifia au jury ce qu'il avait à dire, à faire et à écrire au dos de l'acte d'accusation ; ce qui fut fait. Mais, avant que les jurés ne rendent leur verdict, je leur dis que c'était pour l'amour de Christ et par obéissance à sa commande et à celle de l'apôtre Jacques que je ne pouvais pas jurer. « C'est pourquoi, ajoutai-je, prenez garde à ce que vous faites, car vous comparaîtrez tous devant Son trône. » « C'est du « patois de Canaan », dit le Juge : « Si, dis-je, confesser son Seigneur et Sauveur et obéir à Ses commandements, c'est, d'après le juge d'un tribunal, parler patois de Canaan, il ne me sert pas à grand chose de continuer à vous parler. Pourtant, vous verrez que je suis un chrétien, vous rendrez hommage au christianisme et mon innocence sera rendue manifeste. » Alors le geôlier m'entraîna ; les coeurs des assistants étaient touchés comme s'ils avaient été à une de nos réunions. Peu après, je fus ramené dans la salle et le jury se prononça contre moi ; on me demanda si je voulais offrir une caution jusqu'à la prochaine Session et le fils du geôlier se proposa comme garant. Mais je ne voulus pas de cela, et j'avertis les Amis de ne pas s'en mêler, car il y avait là un piège : cependant je dis aux juges que je pouvais m'engager à comparaître si le Seigneur me donnait la force et la santé et si j'étais libre. Quelques-uns des juges furent très bons ; ils auraient voulu empêcher les autres de me condamner ou de me faire prêter serment ; mais le juge Street, qui présidait, déclara qu'il devait se conformer à la loi. Je fus donc renvoyé en prison ; mais, deux heures plus tard, grâce à la modération de quelques-uns des juges, j'eus la permission de m'en aller jusqu'à la session prochaine. J'appris que ces juges conciliants avaient prié le juge Parker d'écrire au Roi pour lui demander ma liberté, parce qu'ils étaient convaincus que je n'étais pas le personnage dangereux qu'on avait représenté. Il leur avait promis de le faire, paraît-il, mais il n'en fit rien. Quand j'eus obtenu une copie de mon acte d'accusation, je partis pour Londres où quelques Amis, très désireux de me soustraire à ces juges de Worcester pleins de malveillance, voulurent absolument intervenir pour que je comparaisse devant les juges de la Cour royale ; je fus donc amené devant ces derniers au moyen d'un habeas corpus. Je leur tendis un papier où j'avais écrit la déclaration suivante, destinée à remplacer la formule du serment d'obéissance et de fidélité :
Mais, comme la procédure avait été engagée à Worcester, ils ne voulurent pas s'en mêler et me signifièrent d'avoir à comparaître de nouveau devant les juges de Worcester à la prochaine Session trimestrielle fixée au Cinquième Mois. <page 1> <page 2> <page 3> <page 4> <page précédente > <page suivante > La raison d'être de ce site internet est de montrer comment être |